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Il y a environ 4 000 ans, les mammouths laineux ont disparu.

MAMMOUTHS : UN RETOUR A LA VIE POSSIBLE ?

Aujourd’hui, serait-il possible, grâce aux avancées de la science, de les voir à nouveau fouler les plaines de Sibérie ?

    Des chercheurs sont partis dans le nord de la Russie, là où ont vécu les mammouths laineux jusqu’au temps des Pharaons, à la recherche d’un tissu intact afin de trouver une séquence non altérée d’ADN conservée dans la glace. D’autres se sont penchés sur ses ressemblances avec l’éléphant. Ainsi, deux techniques sont envisagées : l’équipe canado-suédoise a réussi à extraire le génome d’un mammouth laineux à partir de tissus ; quant à l’équipe sud coréenne, elle, travaille avec pour base le code génétique de l’éléphant qu’elle cherche à modifier.

 

    Trouver des ossements ainsi que des tissus est une chose, mais comment transformer ces morceaux de fossiles en un pachyderme vivant entier ?

 

    Comme precisé précédemment, la première méthode envisageable afin de faire revivre le mammouth serait le clonage. Le clonage est une technique qui a pour but de reproduire un être vivant (animal ou végétal) à l’identique à partir de son information génétique (c'est-à-dire les informations qui font de lui un individu unique). Pour cloner un animal, il faut donc de l’ADN intact de celui-ci et, dans le cas du mammouth, il s’ajoute alors la difficulté d’en trouver. Une fois qu'on a une cellule intacte de l’animal, il faut en extraire le noyau (contenant l’ADN). Il faut également trouver une « mère porteuse Â», c'est-à-dire un animal qui pourra servir d’hôte au développement du fÅ“tus. Dans le cas du mammouth, l’éléphant d’Asie, un parent proche, semble un très bon candidat. Ainsi, le noyau de l’ovule de l’éléphante est remplacé par le noyau d’une cellule de mammouth. Ensuite, un choc électrique permettra de faire fusionner la cellule qui pourra alors se diviser comme un embryon normal.Celui-ci sera alors réimplanté dans la mère porteuse. Ce procédé a cependant des inconvénients : en effet, les chances de développement correct du fÅ“tus sont infimes et le risque de malformation et de vieillissement accéléré de l’animal est élevé.

 

    Cependant, le clonage n’est pas la seule méthode que l’on pourrait adopter pour faire revivre le mammouth. Effectivement, l’édition du génome est aussi envisageable. Elle a pour avantage de ne pas avoir besoin d’une séquence complète et intact d’ADN de mammouth, mais seulement des parties de celui-ci. L’ADN est d’abord séquencé, afin d’obtenir certaines parties du code génétique qui n’auraient pas été altérées par les années. Ensuite, on « mélange Â» l’ADN d’un parent proche (un éléphant) avec celui du spécimen disparu. Comme pour le clonage, le nouveau noyau « hybride Â» est alors implanté dans un ovule d’une éléphante afin de créer un embryon. Cependant, les chances de succès sont bien sur incertaines puisque les changements apportés à ce nouvel ADN sont nombreux. Ainsi, un hybride naîtrait. Les scientifiques espèrent ainsi recréer un animal très proche du mammouth en réécrivant son information génétique.

 

    Ramener une espèce à la vie, comme le mammouth a de nombreux points positifs. Cela pourrait nous permettre de réparer les dommages que nous avons causés à la nature en faisant revivre des espèces éteintes par notre faute. De plus, cela permettrait de rétablir la présence de certaines espèces et ainsi de rééquilibrer certains écosystèmes. A ces avantages s’ajoute le progrès technologique qui serait très utile pour nous aider à  sauver des espèces en voie d’extinction ou encore améliorer notre compréhension de la génétique et de l’évolution. Le potentiel de nouvelles connaissances est énorme.

 

    Cependant, en plus de la question de la faisabilité sur un plan scientifique du clonage de ce pachyderme préhistorique, il reste le problème de l’éthique.

 

    En a-t-on réellement le droit ? Où sont les limites dans ce cas ? Qui doit les fixer ? Peut-on ressusciter toutes sortes d'animaux si la science le permet ? N’en arriverons-nous pas au clonage humain ? Notre manque de connaissance sur certaines espèces n'engendre-t-il pas un risque et un danger pour les populations ? Par leur nature de prédateur ou par leur capacité à véhiculer des maladies encore inconnues ? Ou encore, quel impact aurait l’arrivée de ces énormes mammifères sur nos écosystèmes ?

 

    De plus le clonage passe par la gestation dans le ventre d'une éléphante et cela risque de lui occasionner des douleurs, a déclaré Love Dalen, du Muséum d'histoire naturelle de Suède, à la BBC, car il se pourrait que la cellule Å“uf de mammouth ne soit pas compatible avec l'utérus de la femelle.

 

    A cela s’ajoute le prix de l’opération qui est très important et dont l’argent pourrait plutôt servir à protéger les animaux en voie d’extinction.

 

    Et sachant que la Terre a beaucoup changé depuis l'époque où les mammouths laineux y vivaient, le climat et l'environnement sont-ils adaptés ? En réponse, certains ont mentionné le parc sibérien du Pléistocène, où sont reconstitués les conditions de vie et l'environnement de cette ère du Jurassique. Mais le mammouth risque de se sentir seul, étant un animal vivant habituellement en troupeau. Enfin, une dernière question de morale se pose : ne cherchons nous pas tout simplement à « jouer à Dieu Â» ?

 

Camille BONTRON

Marie COLIGNON

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